Photo JM Hedoin - Pictural Colmar
Revue de Presse
Zapping - Neuf-Brisach en vedette (Dernières Nouvelles d'Alsace, 07.08.2004)
Cette semaine, la bonne ville de Neuf-Brisach a été visitée par quelques milliers de cyclotouristes appartenant à la fédération nationale qui organise à Cernay sa grande manifestation nationale annuelle. Quelques milliers de visiteurs d'un seul coup, ça fait doubler la population. A la fin du mois d'août, ce sont les Alsaciens de l'étranger qui viendront dans la cité de Vauban sous la conduite de François Brunagel, un Alsacien haut-fonctionnaire à Bruxelles. Ils sont moins nombreux et tiendront leur réunion annuelle dans leur région d'origine.
Rencontre - Albert Ley, 50 ans de Côte d'Ivoire (Dernières Nouvelles d'Alsace, 19.08.2004)
Actuellement de passage à Wintzenheim, Albert Ley et son épouse, Marie-Louise, vivent en Côte d'Ivoire depuis 50 ans. Ils regrettent que ce pays, si riche, soit en mauvaise posture depuis 2002. Mais ils gardent l'espoir d'un retour à la normale... (lire la suite)
(photo DNA Bernard Schmidlé)
Alsaciens de l'étranger : le goût de l'Union (L'Alsace, 27.08.2004)
Président de l'UIAE, qui fédère les Alsaciens installés hors de France, François Brunagel souligne l'importance de ce réseau qui véhicule une image très positive de notre région.
L'Union internationale des Alsaciens de l'étranger tient demain à Neuf-Brisach sa 23e Journée annuelle.
Quelle est la géographie de ce réseau et quel est son rôle ?
Là où existe des associations, leur vitalité est réelle, nous en avons de nombreux témoignages de la part des responsables économiques ou politiques. Récemment encore, à Barcelone, à Londres, Lausanne ou Athènes, j'ai entendu de tels hommages, vibrants, de la part de conseillers de l'ambassade de France ou de consuls généraux. Les associations d'Alsaciens sont parfois les seules associations « régionales » de Français à l'étranger et lorsqu'il en existe d'autres, toujours parmi les plus actives. A Francfort, à Stuttgart, à Bruxelles, mais aussi à New York -où en présence d'Adrien Zeller, nous irons célébrer, le 3 octobre, le centenaire de la mort de Bartholdi (lire ci-dessous)-, les Alsaciens ont une présence ancienne et appréciée. Mais la liste n'est nullement exhaustive, puisque l'Union regroupe 25 associations. Elles contribuent à donner de l'Alsace une image très positive, auprès des officiels français à l'étranger, mais aussi de nos hôtes des pays d'accueil. L'UIAE a également des adhésions individuelles directes, et elle est ainsi présente dans plus de cent pays sur la planète. Ce réseau est donc assez puissant.
Vous présidez l'UIAE depuis 1989, après avoir succédé à son cofondateur, Albert Ley (Côte d'Ivoire).
Comment a évolué la présence alsacienne ?
A l'image de la présence française dans le monde. En Afrique, elle a beaucoup diminué. Elle s'est renforcée, en revanche, dans les métropoles où l'évolution des carrières et des rémunérations est rapide, ainsi à Londres, Bruxelles et Luxembourg. Les Alsaciens qui s'installent hors de l'hexagone sont souvent de jeunes diplômés ont une grande ouverture d'esprit.
Quels liens conservent-ils avec notre région ?
Des liens sentimentaux, et un attachement à certaines valeurs. Une expression revient souvent chez ceux qui parlent le dialecte : « wie mers bi uns macht », comme on le fait chez nous. La formule englobe différents éléments, tels que goût du travail bien réalisé, l'attirance pour la fête et les rencontres amicales. Solidarité, sérieux pourrait-on dire, en y ajoutant le stammtisch, la table d'hôte, ce symbole de la convivialité. Il ne s'agit pas, l'UIAE insiste volontiers sur ce point, de faire la fête uniquement entre soi, mais de partager avec des associations du pays d'accueil ou d'autres régions françaises.
L'image de l'Alsace est-elle toujours positive ?
Hélas ! non. L'impact provoqué par certains actes intolérables n'est pas toujours mesuré ici, je songe aux profanations de cimetières juifs ou musulmans. Elles soulèvent une indignation légitime, mais nous expliquons qu'elles ne traduisent pas un état d'esprit généralisé en Alsace. De même, dans les pays limitrophes, en Allemagne, ou au Luxembourg, faut-il relativiser les incendies de voitures, durant les fêtes de fin d'année à Strasbourg. Il nous appartient, si l'on peut dire, d'allumer les contre-feux. Je me méfie du terme d'« ambassadeur », un peu galvaudé. Mais nous sommes créateurs d'image et de sympathie pour l'Alsace. Nos membres à tous les sens du terme ont le goût de l'union.
Propos recueillis par Francis Laffon
Les Américains snobent Bartholdi
Avec huit autres associations françaises, l'Union alsacienne de New York prépare la commémoration, le 3 octobre prochain, du centenaire de la mort de Frédéric Auguste Bartholdi. Les festivités auront lieu au pied de la Statue de la Liberté. Mais les autorités américaines n'ont pas donné suite aux appels de l'Union, la Ville de New York ne sera sans doute pas représentée. « L'ambiance dans la rue s'est améliorée par rapport au printemps 2003 (c'était terrible), mais les institutions restent réticentes à tout ce qui est français, observe Thierry Kranzer, vice-président de l'Union. Le 3 août dernier, la Statue de la Liberté a été rouverte au public après restauration, mais lors de la cérémonie, les autorités n'ont même pas mentionné l'origine française du monument ! ».
Le 3 octobre sera célébré le centenaire de la mort du créateur de « La liberté éclairant le monde » : les autorités américaines ont décliné l'invitation.
A New York, au XIXe siècle
Comme tous les émigrés, les Français ont fondé à l'étranger des églises, des journaux, des associations d'entraide, de loisirs, de propagande politique... À la fin du XIXe siècle, la hausse (toute relative) de l'immigration française à New York entraîna également l'éclosion d'organisations bretonnes, provençales, ou encore alsaciennes, surtout après l'annexion de l'Alsace-Moselle par l'Allemagne. En 1871 est ainsi fondée l'Union alsacienne de New York, qui perdure aujourd'hui. L'année suivante, la Société Alsacienne-Lorraine se propose d'aider les immigrants originaires de ces régions, constatant que la moitié de l'immigration française à New York provient des départements annexés. À partir de 1886, la Colmarienne réunit « des Alsaciens, des Lorrains et des Français quel que soit le département où ils sont nés », avec pour devise « Français avant tout et quand même ! ». En 1917 est créée l'Association générale des Alsaciens-Lorrains d'Amérique. Les États-Unis viennent d'entrer en guerre, il s'agit alors « d'affirmer par tous les moyens les sentiments français des Alsaciens-Lorrains et d'accélérer le retour à la France ». Dans une ville qui compte une forte composante allemande, l'association crée une carte didentité décernée aux Alsaciens-Lorrains « d'origine française ». Après la guerre, l'association se maintiendra, avec pour but « d'encourager le développement industriel et commercial des provinces reconquises ».
TROIS MEMBRES DE L'UNION TÉMOIGNENT
Roger Haeberle, Québec : « Le ressourcement est essentiel »
Roger Haeberle, 73 ans, originaire de Metzeral, est installé au Québec depuis 50 ans : « Après mes études, je suis parti enseigner le français dans les écoles anglophones de Montréal, puis j'ai fait carrière au sein du ministère de l'Éducation québécois. J'ai acquis la nationalité canadienne, je n'ai jamais été tenté de revenir en France. Et je crois que l'endroit où l'on travaille crée des racines aussi fortes que celles dont on a hérité. Mais au Québec, on a besoin de cultiver les racines françaises et européennes, face à la majorité anglo-saxonne. Le ressourcement est essentiel. Quand j'étais actif, je n'avais guère le temps de m'investir dans des associations, mais je rentrais souvent au pays grâce à mes déplacements professionnels. J'ai gardé en Alsace des copains de fac, et même de l'école primaire. La région a beaucoup changé depuis 1953 : si je n'avais que des liens touristiques avec elle, je passerais à côté de ces changements. La réunion annuelle de l'Union internationale permet de rester à jour ».
Marlyse Moruzzy, Floride : « L'Alsace est restée dans mon cœur »
Marlyse Moruzzy, née Witter, 60 ans, originaire de Guebwiller, réside à Destin, en Floride : « J'ai quitté l'Alsace en 1964, pour épouser un soldat américain. Nous avons vécu dans plusieurs États (Arizona, Alabama, Washington DC), puis j'ai divorcé et je me suis installée dans le Golfe du Mexique, un vrai coin de paradis. J'ai la double nationalité, française et américaine. Mais l'Alsace est toujours restée dans mon cœur. Je revenais autrefois avec mes deux enfants, pour voir mes parents. Tous les jours, je consulte la presse alsacienne sur internet. Je parle dialecte avec une amie alsacienne. J'invite aussi des Américains à visiter l'Alsace, je leur fais des choucroutes et des baeckaoff, ils apprécient ! Mais depuis que se développent les vins américains, j'ai de plus en plus de mal à trouver des vins alsaciens, surtout en Floride (c'est plus facile à New York ou Washington). Je préfère le kaeferkopf, le muscat et le riesling aux vins chiliens ou californiens. On vit bien en Alsace, les gens ne s'en rendent pas compte. Depuis plusieurs années, je passe l'été à Marmoutier, où j'ai hérité d'une maison. J'aimerais en faire un bed & breakfast pour des Américains l'été, et accueillir des Alsaciens chez moi en Floride l'hiver ».
Thierry Kranzer, New York : « On est le produit de son environnement »
Thierry Kranzer, 36 ans, originaire d'Obersaasheim, réside depuis plus de trois ans à New York, où il est attaché de presse à l'ONU : « Je reviens deux fois par an en Alsace, c'est nécessaire. J'y ai mes racines, j'ai besoin de me ressourcer. Une fois émigré, on se rend compte qu'on était attaché à une certaine qualité de vie, à l'alimentation, aux rythmes, aux sons, aux odeurs Mais sur le plan professionnel, j'ai à New York des opportunités que je n'aurais pas ailleurs. Et le côté multiculturel est très attachant. Grâce au dialecte, j'ai pu avoir des contacts avec les communautés amish et yiddish, qui parlent des langues proches de l'alsacien. Je suis vice-président de l'Union alsacienne de New York, qui compte une centaine de membres. Nous sommes en contact avec des Alsaciens de San Francisco, de Québec Nous essayons de promouvoir l'Alsace, surtout sur le plan économique. Grâce à Internet, je suis en contact au moins une fois par semaine avec mes proches restés en Alsace, je me tiens au courant de ce qui se fait ici. On en discute après entre Alsaciens. L'éloignement, l'immersion dans une société étrangère nous rendent d'autant plus attachés à ce qui se passe ici ».
Recueilli par O.Br.
Rencontre - Une Alsace multiple (Dernières Nouvelles d'Alsace, 29.08.2004)
Près de 200 personnes vivant ou ayant vécu à l'étranger se sont réunies hier à Neuf-Brisach à l'occasion de la 23e journée annuelle de la fédération des Alsaciens expatriés.
David Schwander a pas mal bourlingué dans sa jeunesse, père diplomate oblige. L'Irak, feu l'Allemagne de l'ouest, puis Berlin Est où il n'a pas pu être scolarisé. Résultat, David s'est retrouvé en Alsace où il a fait ses études secondaires avant d'intégrer l'institut d'études politiques de Strasbourg.
Aujourd'hui conseiller juridique auprès d'une fédération bancaire à Bruxelles, ce jeune homme de 26 ans est secrétaire général de l'association de promotion de l'Alsace en Belgique qui fête cette année ses 25 ans d'existence.
Une bonne image
Et pour promouvoir la région Alsace, les membres organisent des conférences (comme celle qui se tiendra début octobre sur le thème "Sport et identité" avec Arsène Wenger et Marc Keller) et tiennent un stand sur le marché de Noël d'Uccle. «L'Alsace a une très bonne image auprès des Belges qui sont séduits par sa gastronomie et le charme de ses villages. Elle a aussi cette étiquette de fer de lance de l'intégration européenne», ajoute David qui participait hier à la 23e journée annuelle des Alsaciens de l'étranger.
Quant aux profanations de cimetières juifs et musulmans qui ont meurtri l'Alsace et la France, ils n'auraient pas eu, selon David, d'impact sur l'image de la région.
L'avis n'est pas partagé par François Brunagel, président de l'union internationale des Alsaciens (UIA) qui fédère 25 associations et entretient des relations avec plus de 110 pays. Ces actes ont marqué l'opinion internationale, mais ils ne sont pas représentatifs d'une Alsace accueillante et ouverte, message que véhiculent les expatriés.
2000 familles
A l'image de Jean-Pierre qui a vécu près de 40 ans en Afrique, essentiellement en Côte d'Ivoire. Aujourd'hui Strasbourgeois, il se sent autant Alsacien qu'Africain. Il avance les multiples similitudes entre le pays et la région française: terres de bilinguisme, d'immigration, multiculturelles, attachantes, fortement identitaires.
Créée en 1981 par un autre Alsacien expatrié à Abidjan, Albert Ley, l'UIA forme aujourd'hui un vaste réseau couvrant les cinq continents avec des points forts en Europe et en Amérique du Nord. Deux mille familles sont plus ou moins en relation avec l'union. Avec toujours cette volonté, pas toujours évidente, de promouvoir la langue française, sa culture et les spécificités alsaciennes.
Et quelquefois son pays d'adoption. Ainsi Albert Ley, présent depuis 50 ans en Côte d'Ivoire, souffre depuis septembre 2002, date du soulèvement militaire et de l'effondrement de l'économie ivoirienne. «Il faut sauver ce pays qui est une création alsacienne!», ne cesse-t-il de répéter. Le premier gouverneur de la colonie fut en effet le Strasbourgeois Louis-Gustave Binger, officier des troupes de marine, qui occupa ce poste de 1893 à 1896.
N.R. (photo DNA : Gil Michel)
Société - La diaspora alsacienne (Dernières Nouvelles d'Alsace, 29.08.2004)
Chaque année, les Alsaciens vivant ou ayant vécu à l'étranger, se retrouvent sous l'égide de l'union internationale des Alsaciens (UIA), fédération regroupant 25 associations implantées dans le monde entier. Ils avaient choisi le Ried pour cette 23e journée de rencontre. Un peu moins de 200 personnes, venant d'Afrique, d'Europe, d'Amérique, ont ainsi découvert les fortifications de Neuf-Brisach et ont participé à une croisière sur le Rhin.
Actifs ou retraités, ils sont souvent affiliés à des associations d'Alsaciens de l'étranger qui tentent de promouvoir la région française auprès des autochtones. Créée en 1981 par Albert Ley, fonctionnaire retraité qui partage sa vie entre Wintzenheim, Paris et la Côte d'Ivoire, l'UIA entretient des relations suivies avec les Alsaciens de 110 pays et constitue ainsi un réseau influant.
Stéphane: l'Alsace amor
Stéphane Pitoy n'est pas Alsacien. Cependant, s'il devait rentrer en France, il n'imaginerait pas s'implanter ailleurs qu'en Alsace. Président de l'association espagnole des amis de l'Alsace, forte d'une quarantaine de membres, ce Franc-Comtois de 28 ans a découvert Strasbourg et sa région durant ses années d'étude à l'IECS, l'école supérieure de commerce située avenue de la Forêt-Noire. Surtout, il y a rencontré Pilar, jeune étudiante espagnole qui est depuis devenue sa femme.
C'est donc tout naturellement qu'il a décidé de s'implanter à Madrid où, après avoir été consultant, il travaille à la Fnac comme responsable d'exploitation au service logistique. Le couple s'investit dans la promotion de l'Alsace en Espagne à travers plusieurs manifestations. «Notre association essaye d'être présente sur la scène culturelle madrilène. Nous participons au marché de la bienfaisance où l'on vend des produits du terroir et on en profite pour communiquer sur l'Alsace en distribuant des plaquettes réalisées par le conseil régional».
Image trop lointaine
Cette année, Stéphane et ses collègues vont essayer de faire venir un artiste alsacien comme ce fut le cas en 1996 lorsque l'association avait marqué un grand coup en mettant sur pied une semaine dédiée à la région avec, à l'affiche, Tomi Ungerer, Émile Jung ou encore les chanteurs de la Manivelle.
Régulièrement, un stammtisch est organisé dans une brasserie de la capitale espagnole et les membres de l'association invitent des Madrilènes intéressés par la France et l'Alsace. «Malheureusement, ici, l'image de la région est faible et lointaine. On associe trop l'Alsace à l'Allemagne!»
Les deux terres de Jean-Pierre
Le temps où les expatriés se retrouvaient au Coq d'Alsace ou à l'Alsace à table, deux adresses bien connues à Abidjan, est depuis longtemps révolu. Depuis le soulèvement militaire de septembre 2002 et la prise de contrôle du nord du pays par les rebelles du mouvement patriotique de Côte d'Ivoire, les Français ont quitté le pays. Et si certains ont repris le chemin de l'Afrique de l'ouest, la plupart hésitent encore.
Né en Côte d'Ivoire, Jean-Pierre n'a pas connu cette période troublée. Il est rentré bien avant, au milieu des années 90, après 36 ans passés à Daloa, tout d'abord comme coopérant puis comme ingénieur en bâtiment au sein de la Palmindustrie. L'homme, qui a la double nationalité, a également vécu au Libéria en 1979, «dans un climat de pré-révolution», et en Sierra-Léone où il a contribué à l'édification, à Makeni, d'un hôpital financé par une ONG suisse. «C'était en 1998, pendant la guerre. Je suis resté une année pour étudier le projet. Les travaux n'ont vraiment commencé qu'en 2002 et ils ne sont pas encore terminés».
Tribu
Aujourd'hui Strasbourgeois, Jean-Pierre se sent autant Alsacien qu'Africain. Il avance les multiples similitudes entre le pays et la région française: terres de bilinguisme, d'immigration, multiculturelles, attachantes, fortement identitaires. Et il est fier d'appartenir à cette «tribu de France» qui a su se déployer partout dans le monde.
Norbert: California dream
Welcome to Vogelbacher's fine pastries! En matière d'intégration, Norbert est sans doute l'un des Alsaciens présents hier à Neuf-Brisach qui s'est le mieux fondu dans son pays d'adoption. Débarqué il y a 50 ans aux États-Unis, cet homme de 74 ans, originaire d'Huningue, a importé un savoir-faire bien français: la pâtisserie et la confiserie. «Les Américains aiment le sucré. Ils raffolent des millefeuilles, des choux, des éclairs ou des gâteaux à la pomme», indique Norbert avec un léger accent... américain!
Après avoir travaillé cinq années comme salarié, l'Alsacien s'est installé à son compte en 1958 à Long Beach (Californie). L'enseigne de sa boutique donnait le ton: «Alsace/Lorraine fine pastries». De quoi rameuter les anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale et même de 14/18 qui n'hésitaient pas à lui raconter quelques anecdotes de leurs campagnes militaires.
Troisième génération d'immigrés
«J'avais l'aventure dans mon cœur», raconte Norbert pour expliquer son départ vers les States. «A 8 ans, j'ai le Robinson Crusoé de Daniel Defoe et ça m'a données des idées! Et puis il faut reconnaître qu'il est plus facile de démarrer aux États-Unis qu'en France. Pas besoin de beaucoup de fric». Norbert n'est pas le premier de la famille à avoir choisi l'exil. «Mon grand-oncle est parti de France en 1904 et s'est installé comme tisserand dans le New-Jersey. Quant à mon oncle, qui était ferblantier. Il a pris un bateau du Havre pour gagner les États-Unis en 1922».
Retraité depuis 1995, père de six enfants, Norbert n'en oublie pas pour autant l'Alsace où se trouvent sa sœur et plusieurs cousins. Il traverse l'Atlantique au moins une fois par an.
(photos DNA : Gil Michel)
Associations - L'Alsace au cœur (L'Alsace, 29.08.2004)
Nos compatriotes qui vivent à l'étranger n'oublient pas leur région et veulent favoriser sa promotion sous toutes les formes.
L'Union internationale des Alsaciens de l'étranger a vécu. En effet, depuis hier matin, à l'occasion de la 23e assemblée générale qui s'est tenue à la mairie de Neuf-Brisach, elle s'est donné un nouveau nom : Union internationale des Alsaciens. Comme l'a rappelé son président, François Brunagel, il s'agit aujourd'hui « d'une association pour la promotion de l'Alsace sous toutes les formes. » Les Alsaciens de l'étranger ont débuté leur périple dans le secteur de Neuf-Brisach par un dîner débat au restaurant L'Européen sur l'Île du Rhin à Vogelgrun, où les orateurs ont été notamment Maurice Zimmerlé, maire de Neuf-Brisach, Raymond Gantz, président du Sivom Hardt-Nord, Jean-Paul Heider, vice-président du conseil régional, Joseph Daul, député européen et Karl von Vogau, député européen allemand. Le thème des interventions a été les relations transfrontalières.
Puis les 170 participants venant d'Allemagne, de Belgique, du Bénin, du Cameroun, du Canada, de Côte d'Ivoire, d'Espagne, de Guinée, d'Irak, du Luxembourg, de Mauritanie, du Niger, des Pays-Bas, du Royaume-Uni, de Sierra Leone, de Singapour, de Suisse, de Tunisie et des USA, ont participé à une visite guidée de Neuf-Brisach pour découvrir ou redécouvrir le riche patrimoine historique et culturel de la ville. Dans l'après-midi, les Alsaciens de l'étranger se sont aussi rendus rendre à la gare de Volgelsheim où ils sont montés à bord d'un train vapeur du Chemin de fer touristique du Rhin (CFTR). Ce voyage nostalgique les a conduits ensuite à l'embarcadère de Sans-Souci pour une croisière fluviale.
Le retour des cigognes (L'Alsace, 29.08.2004)
Hier, l'Union internationale des Alsaciens s'est retrouvée sur ses terres pour quelques jours. Réceptions, valses et promenades étaient au programme de son emploi du temps.
Les membres de l'Union internationale des Alsaciens étaient présents hier dans la région. De passage à Neuf-Brisach, une réception a été donnée en leur honneur, par le maire Maurice Zimmerlé. À l'heure du repas, les convives se sont rendus à la salle Saint-Exupéry à Biesheim. Ils ont dégusté un savoureux repas préparé par un traiteur de Biesheim. Georges Trescher, maire de Biesheim, Adrien Zeller, président du Conseil régional, Gilbert Meyer, député et Gérard Fellmann, président du Port Rhénan du Centre-Alsace étaient leurs hôtes pour le repas. Dans l'après-midi, les 170 membres de l'Union, présidée par François Brunagel, ont été accueillis à la gare du Chemin de fer touristique du Rhin (CFTR) par Philippe Mas, adjoint au maire de Volgelsheim et Jean-Paul Meyer, président du CFTR. Ils ont valsé avec les musiciens du club Accordéons Rétro Band de Colmar, avant de prendre le train à vapeur pour une balade le long du Rhin. La soirée s'est prolongée par une autre réception à la salle des fêtes de la cité de Vauban.
Kubler Gérard