Revue de Presse
Rendez-vous : La journée des Alsaciens de l'étranger (Dernières Nouvelles d'Alsace, 26.07.2002)
La 21e journée annuelle des Alsaciens de l'étranger aura lieu le 3 août 2002, à Colmar, à l'initiative de l'Union internationale des Alsaciens de l'étranger.
L'UIAE, dont le siège est à Colmar, regroupe 25 associations et des centaines d'Alsaciens expatriés dans quelque 106 pays. Il s'agit d'une occasion de rassemblement et de médiatisation du potentiel de compétences et de sympathie de l'Alsace à l'étranger. Dès le 2 août, le comité directeur de l'Union et les principaux responsables des associations se réuniront pour une après-midi d'échange d'informations et de formation à l'animation du réseau des Alsaciens de l'étranger.
L'importance du vin
Le programme du 3 août prévoit l'accueil des congressistes à la Maison des vins d'Alsace, où ils bénéficieront d'une conférence sur l'importance économique de la viticulture alsacienne. Une conférence qui sera, comme il se doit, suivie d'une dégustation commentée. Après le déjeuner à Horbourg-Wihr, en présence du président du conseil régional, Adrien Zeller, et de nombreuses autres personnalités, les congressistes parcourront les rues de Colmar et visiteront les musées de leur choix, avant de se retrouver à la réception officielle offerte au Koïfhus par le député-maire, Gilbert Meyer. La richesse du programme et des rencontres politiques et économiques proposés aux Alsaciens de l'étranger témoigne de l'intérêt que l'Alsace accorde aux compatriotes expatriés, qui sont ses relais dans le monde entier, apportant leur soutien aux organismes officiels, pour la promotion économique, culturelle, touristique et gastronomique de notre région.
* Renseignements et inscriptions au secrétariat de l'Union internationale des Alsaciens de l'Étranger, 68 avenue de la République à Colmar, tél./fax.* 03 89 23 95 61, e-mail : uia@alsacemonde.org
Alsaciens de l'étranger : Rencontre avec le ministre Loos (Dernières Nouvelles d'Alsace, 03.08.2002)
La 21e journée annuelle de l'Union internationale des Alsaciens de l'étranger se déroule aujourd'hui à Colmar. Hier soir, le ministre du
commerce extérieur François Loos a rencontré une quarantaine de responsables des 25 associations qui composent le réseau, en présence de son président François Brunagel.
Le ministre alsacien a exprimé sa satisfaction « parce que lorsque des Alsaciens de l'étranger se retrouvent, il y a toujours un petit plus. Les différences entre le Haut-Rhin et le Bas-Rhin s'estompent par exemple... » Par sa présence à cette soirée organisée à Horbourg-Wihr, il a aussi souhaité encourager les Alsaciens à faire vivre la France au-delà de ses frontières et à « défendre l'international » sur le plan économique.
Associations : L'Alsacien à l'extérieur (Dernières Nouvelles d'Alsace, 03.08.2002)
Le ministre du commerce extérieur François Loos a rencontré hier soir les responsables associatifs de l'Union internationale des Alsaciens de l'étranger. La 21me journée annuelle de l'association se déroule aujourd'hui à Colmar.
« Wie geht's, Herr Ministre ! » On ne se refait pas ! C'est en alsacien que François Brunagel, le président de l'Union internationale des Alsaciens de l'étranger (UIAE) a accueilli son hôte de marque et ami François Loos, ministre du commerce extérieur, à Horbourg-Wihr. Une quarantaine de responsables des 25 associations qui composent le réseau étaient présentes à cette soirée organisée en marge de la 21e journée annuelle de l'Union qui se déroule aujourd'hui à la Maison des vins d'Alsace. De Melbourne, Londres, Abidjan, New York, Bruxelles, Barcelone... ils viennent des quatre coins du monde. « Je suis très content d'être là parce que lorsque des Alsaciens de l'étranger se retrouvent, il y a toujours un petit plus. Les différences entre le Haut-Rhin et le Bas-Rhin s'estompent par exemple... », a expliqué avec humour le ministre alsacien du gouvernement Raffarin. Une présence qui voulait aussi être un signe fort envers ces
Alsaciens qui font vivre la France au-delà des frontières nationales. Il les a par ailleurs encouragés à « défendre l'international » sur le
plan économique. C'est François Brunagel qui a invité le ministre. « Nos membres exercent des responsabilités professionnelles et associatives. Comme ministre du commerce extérieur, il est préoccupé comme nous par l'image de la France à l'étranger. C'est à ce titre qu'il est présent parmi nous », a-t-il commenté. La journée d'hier a permis aux différents responsables associatifs de renouer le contact tout en préparant le budget et les actions de promotion à venir. Quelque 200 adhérents devraient participer au congrès, aujourd'hui. Lors de l'apéritif, François Loos s'est prêté de bonne grâce aux prises de vue personnalisées. Des souvenirs qui feront le tour de la planète.
F. By
Expatriés : Les Alsaciens de l'étranger autour du ministre (L'Alsace, 03.08.2002)
La 21e Journée annuelle des Alsaciens de l'étranger se tiendra aujourd'hui à Colmar, à l'initiative de l'Union internationale des Alsaciens de l'étranger (UIAE), qui fédère 25 associations et des centaines d'Alsaciens, expatriés dans pas moins de 106 pays de par le monde.
En prélude à ce grand rendez-vous, qui débutera ce matin à la Maison des vins d'Alsace, le comité de l'UIAE et les principaux responsables des associations d'Alsaciens à l'étranger se sont retrouvés dès hier, pour un après-midi d'échanges et de formation à l'animation du réseau des Alsaciens de l'étranger. Dans la soirée, au restaurant du Cerf à Horbourg-Wihr, l'équipe a dîné en compagnie d'un Alsacien qui a désormais un poste particulièrement privilégié pour défendre la région à l'étranger, même s'il a vocation à promouvoir plus largement l'ensemble du pays : le Bas-rhinois François Loos, ministre délégué au commerce extérieur.
À Horbourg-Wihr, les animateurs des associations d'Alsaciens à l'étranger ont dîné hier soir avec le ministre du Commerce extérieur, le Bas-Rhinois François Loos.
Mathieu Lerch
Alsaciens de tous pays (L'Alsace, 04.08.2002)
L'Union internationale des Alsaciens de l'étranger a tenu hier sa 21e Journée annuelle à Colmar. Australie, Syrie, Malaisie, Côte-d'Ivoire… les 186 participants étaient venus de 25 pays différents.
Dirigeant d'une société de production de films en Australie ; concierge dans une maison d'édition allemande ; ex-expatrié dans l'industrie minière en Mauritanie revenu vivre à Heimsbrunn à l'heure de la retraite ; veuve d'un entrepreneur qui a construit des brasseries en Côte-d'Ivoire… Aussi diverses soient-elles, les 186 personnes qui se sont retrouvées hier à Colmar pour la 21e Journée annuelle des Alsaciens de l'étranger ont sans doute en commun au moins deux traits de caractère : un goût du voyage et de la découverte prononcé, bien sûr, mais également un attachement indéfectible à leur région d'origine. « Les Bretons ou les Gascons ont un petit nombre d'associations régionales à l'étranger, mais l'Alsace est la seule région à avoir un réseau aussi actif dans le monde.
106 pays
Cela tient sans doute à la force de notre culture et à nos particularismes, que nous aimons cultiver, à la fierté que nous avons pour nos paysages, pour nos vins… », explique François Brunagel, le président de l'Union internationale des Alsaciens à l'étranger (UIAE), maître d'oeuvre de la rencontre d'hier. Basée à Colmar, l'UIAE a fêté son 20e anniversaire l'an dernier à Strasbourg. Elle fédère aujourd'hui 25 associations d'Alsaciens dans le monde. En comptant aussi ses nombreux adhérents directs, elle est implantée dans 106 pays, dont 25 étaient représentés hier, du Canada à la Syrie, des États-Unis à l'Afrique en passant bien sûr par l'Europe. « L'UIAE forme un vaste réseau de sympathies, de compétences et de relations, qui est à la disposition de l'Alsace. On nous qualifie souvent d'ambassadeurs de la région et le dynamisme de nos associations témoigne de celui des Alsaciens à l'étranger », observe François Brunagel, qui préside l'UIAE (depuis 14 ans) mais également l'Association pour la promotion de l'Alsace en Belgique. Il poursuit : « Il y a à l'évidence en Alsace une tradition de forte orientation à l'international. On peut y voir différents facteurs : la maîtrise de deux langues, le côté frontalier de la région, les différentes vagues de départs (au Texas, en Algérie, etc.), le nombre de missionnaires alsaciens partis en Afrique… ». Les plus anciennes associations fédérées par l'UIAE — New York, Lausanne et Paris — ont été créées en 1871, pour accueillir les Alsaciens ayant fui la région devenue allemande.
Stammtisch à Montréal
À l'opposé, la dernière-née est celle de Düsseldorf, qui a porté à quatre le nombre des regroupements d'Alsaciens en Allemagne (avec Munich, Stuttgart et Francfort). Les activités des différentes associations font la part belle à la convivialité, à la gastronomie, à la culture et à la promotion de la région, comme l'illustrent ces quelques exemples puisés dans le dernier rapport d'activité de l'UIAE : série de stammtisch à Montréal, soirée alsacienne en Grèce, dizaine littéraire alsacienne à Bruxelles, projection du film Les deux Mathilde à Stuttgart, etc. Quant au programme des retrouvailles d'hier ? Elles ont débuté dans la matinée à la Maison des vins d'Alsace, où les Alsaciens de l'étranger étaient les invités du Conseil interprofessionnel des vins d'Alsace. Après un déjeuner en présence d'Adrien Zeller, le président du conseil régional, puis un après-midi touristique, les convives ont été accueillis en début de soirée à l'hôtel de Ville de Colmar. Vendredi soir, les responsables des associations membres de l'UIAE avaient dîné à Horbourg-Wihr avec le ministre alsacien François Loos, délégué au Commerce extérieur. La 22e Journée annuelle de l'UIAE est déjà programmée : elle aura lieu le 2 août 2003, dans le Bas-Rhin cette fois, en vertu d'une règle d'alternance, à Wissembourg.
Alsaciens de partout (L'Alsace, 04.08.2002)
Apprendre le flamand et oublier la baguette de pain qui croustille font partie des nouvelles habitudes de vie de certains Alsaciens expatriés. Portraits de quelques-uns d'entre eux, réunis hier à Colmar lors de la 21e Journée annuelle des Alsaciens à l'étranger.
« Recommencement » à Gand
Patrick et Mado Barabasch, installés en Belgique : « On se demande pourquoi on est parti, quand on voit les belles choses dans notre région auxquelles on ne faisait pas attention avant. »
À Gand, en Belgique, depuis bientôt vingt ans, Patrick et Mado Barabasch, de Strasbourg, ont « recommencé une vie ». « La première difficulté a été la langue. On ne savait pas vraiment qu'il nous faudrait apprendre le flamand, car la plupart des gens sont francophones. Mais il faut toujours préciser qu'on est Français de France, sinon, les gens pensent qu'on est wallon. » Arrivés pour « une opportunité professionnelle qui n'a pas abouti », les époux Barabasch n'ont pas pour autant envisagé de revenir en Alsace : « Notre fils avait neuf ans quand on est arrivé. Partir, c'était le déstabiliser. » Au bout de cinq ans, électricien de formation, Patrick Barabasch est revenu à sa première expérience en montant une entreprise d'électricité. C'est à cette époque que lui et son épouse ont découvert l'existence du consulat français de Gand lors d'un cocktail : « On boit notre verre, et on se dit, "mais tiens, ils parlent tous français". Ne riez pas, c'est important ! » Le couple adhère alors à l'association des Français de Gand, puis à l'Union internationale des Alsaciens à l'étranger il y a douze ans, « par manque ». « Nous avions besoin de contacts. On s'est bien intégré chez les Wallons, mais on est toujours considéré comme des étrangers. Se retrouver entre Français est une bouffée d'air frais. »
Chauffeur du consul
Daniel et Annelise Mehring, 56 et 51 ans, vivent à Stuttgart depuis 1971.
« On est presque plus allemands que français ! », sourient-ils. Voilà en effet plus de 30 ans que Daniel et Annelise Mehring ont quitté leur Alsace natale — lui est originaire de Romanswiller, elle de Balbronn — pour s'installer à Stuttgart : « On y a amené nos affaires le 1er novembre 1971 ». Ce qui les a poussés à partir ? « Je travaillais comme chauffagiste, mais je rêvais de devenir chauffeur. Un copain m'a parlé d'un poste au consulat de France à Stuttgart. Et voilà », raconte Daniel. Après avoir piloté le consul pendant trois ans, Daniel est entré chez Kreuz Verlag, une maison d'édition où il travaille toujours, comme concierge et réceptionniste des livres. Depuis 25 ans, ce passionné de foot officie aussi comme arbitre. Son épouse s'occupe aujourd'hui de l'expédition dans une entreprise textile. Leurs deux fils, âgés de 31 et 26 ans, vivent eux aussi en Allemagne. « Le second a même refusé d'aller à l'école française de Stuttgart. Il appelle les Français les "Gallier", les Gaulois ! », raconte Annelise. Très intégrés en Allemagne, les Mehring n'en restent pas moins très attachés à l'Alsace : « Chaque mois, on participe au stammtisch avec la quarantaine d'adhérents de l'association des Alsaciens de Stuttgart. On revient régulièrement voir la famille. Et on part presque toujours en vacances en France ».
Deux « homes »
Serge Thomann : « J'ai deux homes (maisons) : à Herrlisheim et à Melbourne. Je ne sais pas si je reviendrai en France. »
À 42 ans, Serge Thomann, originaire d'Herrlisheim, jette des passerelles entre sa région natale et sa ville d'adoption, Melbourne, en Australie. Responsable d'une maison de production de films et d'événementiel, il revient de Paris où il a rencontré des acteurs pour son prochain film et il envisage de faire découvrir l'Alsace dans son nouveau pays grâce à des célébrités australiennes. Envoyé en 1983 à Melbourne par son ancien employeur, en tant que chef de produit, il s'y est tellement plu qu'il a démissionné pour pouvoir y rester. « Quand on s'expatrie, au début, on voit beaucoup les Français. Je m'en suis vite éloigné, pour me faire des amis australiens. Mais après dix ans, les racines manquent », reconnaît Serge Thomann qui rentre deux fois par an à Herrlisheim pour rendre visite à sa famille. Avant de découvrir l'UIAE il y a deux ans, Serge Thomann s'était rapproché de l'Alliance française, qu'il aide notamment à monter le festival du Film français à Melbourne et à Sydney, « le festival de films étrangers le plus populaire ». « En vingt ans, Melbourne s'est largement internationalisée : presque tous les pays du monde sont représentés. Mais si les Australiens aiment notre pays, on n'est pas accepté parce qu'on est Français ou Alsacien. C'est une question de personnalité. Quand on débarque dans un pays, il faut mettre de l'eau dans son vin », souligne-t-il.
Trente ans en Afrique
Joseph et Marie-Claire Vogt ont vécu au Congo, au Niger, au Sénégal et en Mauritanie.
Congo, Niger, Sénégal et Mauritanie : au total, Joseph et Marie-Claire Vogt, partis de Heimsbrunn, ont passé près de trente ans expatriés en Afrique, avant de revenir en Alsace il y a trois ans, à l'heure de la retraite. Ils ont même transmis le virus du voyage : leurs enfants vivent aux États-Unis ! « Je suis parti au Congo pour les MDPA », explique M. Vogt. Lui et sa famille ont vite pris goût à l'Afrique : « Plus on y est, plus on s'aperçoit qu'on ne la connaît pas », observe-t-il. C'est en Mauritanie que le couple est resté le plus longtemps, 16 ans. « Je travaillais dans une mine de fer, pour la SNIM, la Société nationale d'industrie minière. J'étais chef du bureau d'études des métaux. En tout, sur quelque 7 000 ouvriers, il n'y avait que 5 expatriés permanents sur place. Nous vivions à Zouerate, une ville de 25 000 à 50 000 habitants — il y a beaucoup de nomades — à l'extrémité de la fameuse ligne de chemin de fer en plein désert », raconte M. Vogt. Son épouse souligne quant à elle : « Les Alsaciens font un bon travail pour la France. Comme ils parlent souvent allemand, ils peuvent travailler et négocier avec des Allemands ». S'il n'y avait pas assez d'Alsaciens en Mauritanie pour constituer une association, la famille Vogt a toujours gardé des liens serrés avec sa région d'origine, y revenant deux mois par an.
Alsaciens de l'étranger : le retour aux sources (Dernières Nouvelles d'Alsace, 04.08.2002)
Venus de Melbourne, de Montréal, de Lausanne ou de Munich, plus de 150 Alsaciens de l'étranger se sont retrouvés hier, à Colmar, pour leur 21e rencontre annuelle. Un retour aux sources autour du vin.
lls ont décidé de partir vivre dans un autre pays. Souvent pour raisons professionnelles, comme Raymond de Hochfelden, émigré aux Pays-Bas, ou Guy de Strasbourg, qui totalise 15 ans d'Afrique. Parfois par amour, comme Ginette, de Colmar, qui a suivi son mari, un médecin syrien, au Moyen-Orient . « Ce sont d'éloquents ambassadeurs de leur région », dit François Brunagel, président de l'Union internationale des Alsaciens de l'étranger, originaire de La Walck, responsable de la communication du Parlement européen à Bruxelles. L'UIAE se définit comme un « réseau de sympathies, de compétences et de relations de l'Alsace dans le monde ». Cette super-amicale d'Alsaciens sans frontières accueillait hier des représentants de 25 pays différents à Colmar, pour son rendez-vous annuel.
Un peuple migrateur qui n'oublie jamais ses racines
Si la région s'exporte bien, si elle rayonne à l'étranger, c'est aussi grâce à ces expatriés, « dont les plus célèbres s'appellent Arsène Wenger ou Schillinger », souligne François Brunagel.« L'Alsace est la seule région à avoir des amicales à l'étranger. Et leur vitalité est le témoin de son dynamisme international. » Ce n'est pas pour rien que le ministre du Commerce extérieur, François Loos, avait accepté vendredi l'invitation de l'association. Les Alsaciens sont un peuple migrateur. Mais on a beau avoir essaimé ailleurs, on n'oublie jamais son identité, ses racines. Chez les Alsaciens de l'étranger, l'expression « être né quelque part » prend tout son sens. A les entendre, même s'ils se plaisent là où la vie les a propulsés, il leur manque « la gastronomie, le paysage, la vie culturelle ou la convivialité de leur terre natale ». Et pour la plupart, ils (re)viennent régulièrement prendre un bain de terroir dans la famille, quand ils n'ont pas gardé un pied-à-terre au pays. Hier, les retrouvailles se sont déroulées à Colmar, au CIVA, autour du vin, autre ambassadeur de la région, lors d'une journée de détente, de dégustations et de visite de la ville. Le prochain rendez-vous est fixé le 2 août 2003, à Wissembourg.
I. N.
Rencontre : Alsaciens d'ailleurs (Dernières Nouvelles d'Alsace, 04.08.2002)
Venus de Melbourne, de Montréal, de Lausanne ou de Munich, près de 200 Alsaciens de l'étranger se sont retrouvés hier à la Maison des Vins de Colmar pour leur rendez-vous annuel. Rencontre avec quelques sympathiques représentants de ce peuple migrateur.
Colmar - Retrouvailles
Pour la 21eme journée annuelle des Alsaciens à l'étranger, Colmar a accueilli hier près de 200 personnes venant de 25 pays différents : l'Australie, le Canada, l'Afrique, la Russie pour les plus lointains ; l'Allemagne et la Suisse pour les plus proches. Une affluence qui en dit long sur le plaisir des retrouvailles de ces Alsaciens du monde et la fierté qu'ils éprouvent pour leur province. « Ils en sont d'éloquents ambassadeurs. Le dynamisme de nos associations d'Alsaciens à l'étranger témoigne du rayonnement de la région à l'étranger », souligne François Brunagel président co-fondateur de l'Union internationale des Alsaciens de l'étranger (UIAE) avec Albert Ley, de Wintzenheim. Cette super-Amicale qui fédère les associations d'Alsaciens à l'étranger se définit comme un « réseau de sympathies, de compétences et de relations de l'Alsace dans le monde ». Son président est lui même « un authentique ». Originaire de La Walck dans le Bas-Rhin, expatrié depuis 31 ans, François Brunagel est responsable de la communication du Parlement européen à Bruxelles. « Mais mon coeur est acquis à Strasbourg », précise-t-il à propos de la bataille entre les deux villes pour le titre de capitale de l'Europe. Hier, ces Alsaciens d'ailleurs étaient les invités du CIVA et de la Ville de Colmar. Au programme, conférence, dégustations commentées à la Maison des vins, visite de la vieille ville, réception par la municipalité. François Brunagel leur a donné rendez-vous le 2 août 2003 à Wissembourg.
Ginette Al Yafi-Wacker : En Syrie, par amour
Originaire de Colmar, Ginette Wacker s'est expatriée en Syrie il y a 25 ans, par amour. « J'étais manipulatrice en neuro-chirurgie à l'hôpital Pasteur. Et j'ai rencontré un médecin syrien qui faisait sa spécialité à Colmar chez le professeur Baumgartner, que j'ai épousé et suivi dans son pays ». Elle connaît une autre Colmarienne émigrée en Syrie qui a rencontré elle aussi son mari à l'hôpital. Le monde est décidément petit... pour les Alsaciens. Devenue Mme Al Yafi, Ginette vit à Homs au centre du pays, à 160 km de Damas et 180 d'Alep. Son mari a une clinique là-bas. Elle a travaillé avec lui pendant cinq ans jusqu'à la naissance de Karim, son fils qui l'accompagne aujourd'hui. Le jeune homme âgé de 20 ans, qui a la double nationalité, poursuit des études d'ingénieur informatique à l'université de Homs. « Mais il viendra faire sa spécialité en Alsace », assure sa blonde maman. Ginette s'est bien acclimatée à sa nouvelle vie au Moyen-Orient. « Au début, c'était difficile : il y a une grande différence culturelle entre la société d'ici et de là-bas. La famille, les paysages alsaciens me manquaient : ici, tout est vert ; là-bas, tout est jaune avec le désert. Matériellement, il me manquait des choses. On ne trouve pas de charcuterie en Syrie. Dans les premiers temps, j'apportais même ma lessive. Pour trouver des produits français, il faut aller faire ses courses au Liban, à 80 km ». Ginette qui parle l'alsacien, s'est mise à l'arabe. « Avec mon mari et mon fils, on parle français à la maison lorsqu'on est tous les trois. Avec la belle-famille, c'est l'arabe ». Karim s'exprime d'ailleurs dans un français impeccable. En vacances à Colmar - sa fille Laurence s'est mariée dans la région avec un Alsacien- jusqu'à mi-septembre, elle sera rejointe par son mari à la fin du mois. « Il est très attaché à l'Alsace et dit quelques mots en dialecte ». C'est sa première participation à la journée des Alsaciens de l'étranger. Ginette doit être la seule représentante d'un Etat du Moyen-Orient. « La nostalgie est toujours là, mais en étant bien intégrée et en revenant en Alsace chaque année, tout va bien... »
Christiane et Raymond Laugel : Les Hollandais, moins stressés
Christiane et Raymond Laugel -rien à voir avec le crémant- sont établis aux Pays-Bas depuis 34 ans. Elle est originaire d'Orbey, lui de Hochfelden. Le couple est parti en mai 68. Mais pas à cause de la révolution. Raymond, ingénieur de profession, avait trouvé du travail à l'Office européen des brevets à La Haye. « Il y avait déjà pas mal d'Alsaciens là-bas à l'époque. Un tiers des Français qui travaillent dans cet organisme sont alsaciens ». Le couple, qui vivait à Paris à l'époque, a émigré avec ses deux enfants -« le troisième est né au pays des tulipes »- en Hollande. Sans état d'âmes. « On a appris la langue. Pour un Alsacien qui parle le dialecte, le néerlandais n'a pas beaucoup de secrets. Pour une Welche comme ma femme, ce n'est pas pareil », dit Raymond. Au début, reconnaît Christiane, « il a fallu s'adapter. On ne trouvait pas les mêmes choses dans les magasins de La Haye qu'à Paris ». En tant qu'Alsacien, « la charcuterie m'a beaucoup manqué », renchérit son mari. Aujourd'hui, le couple se trouve fort bien dans son pays d'adoption. Madame aurait beaucoup de difficultés à quitter les Pays-Bas. « La vie est plus tranquille là-bas. Les Hollandais sont moins stressés que les Français. Ce sont des gens charmants ». On n'en oublie pas pour autant ses racines. Les Laugel sont des assidus de la rencontre annuelle des Alsaciens de l'étranger. Ils font partie de l'association depuis une dizaine d'années. Ils ont acheté une maison à Orbey où ils séjournent pendant les vacances et où ils comptent passer une partie de leur retraite... Une retraite « sans frontières » que Raymond prendra dans un an.
Anne-Catherine et Simone Weber : Choucroute en Côte d'Ivoire
Ses parents sont originaires de la région d'Obernai. Mais Anne-Catherine Weber est née en Côte d'Ivoire, a vécu pendant onze ans en Afrique, trois ans aux Etats-Unis et travaille aujourd'hui en Angleterre. Cette citoyenne du monde a tout de même eu le temps de s'enraciner pendant huit ans en Alsace, et d'apprendre le dialecte. « Je suis en poste chez BP à Londres depuis 1999. Mais ce qui me manque outre-Manche, c'est le côté rustique de l'approche des Alsaciens. Les Anglais sont très distants, ils n'expriment pas leurs sentiments », dit la joviale Anne-Catherine, à la recherche de son identité, venue prendre un bain de convivialité alsacienne à Colmar avec sa mère Simone. Coiffée d'un chapeau rose, regard pétillant, la maman approuve. Partie en 1962 avec son mari ingénieur brassicole -« le fondateur de l'Adeslcot »- en Côté d'Ivoire, elle a passé dit-elle « les 17 plus belles années de sa vie, entourée de sa famille », même si elle s'est sentie frustrée de la richesse de la vie culturelle et sociale alsacienne : « Nous avions formé les domestiques africains à la cuisine alsacienne. Quand nous recevions des amis, ils faisaient de la choucroute. Lorsque nous sommes rentrés en Alsace, il me semble que nous étions différents, plus ouverts... »
Guy Muller : La nostalgie des Noëls blancs
Son activité professionnelle dans l'urbanisme et les transports l'a conduit à bourlinguer en Afrique de l'ouest. Le Strasbourgeois Guy Muller a passé 15 ans en Côte d'Ivoire, au Cameroun, au Togo... La révolution au Cameroun, en 1991, et des raisons familiales -« ma femme voulait un enfant »- ont ramené le voyageur au bercail il y a dix ans, pour participer à la construction du tram en tant qu'ingénieur en chef à la CUS. Guy Muller se souvient de sa période africaine : « Que ce soit à Abidjan ou à Douala, on vit loin, mais on a les mêmes informations ; on n'est pas trop dépaysé en Afrique. Il y a pas mal d'Alsaciens à Abidjan. J'y suis resté jusqu'en 1985. L'activité économique marchait bien. Il y avait deux restaurants alsaciens dans la capitale ivoirienne, aménagés tout en bois, façon winstub : "le Coq d'Alsace » et "l'Alsace à table ». Dans ce dernier établissement, tenu par M. Entzmann -depuis, il est rentré au pays pour ouvrir autre chose du côté de Saverne, je crois- le service était assuré par des Africains habillés en Alsaciens. Il y avait un stammtisch à l'entrée. Et chaque fois qu'on revenait à Abidjan, le premier endroit où on retournait, c'était là ». Mais chaque année, à l'approche des fêtes de fin d'année, Guy Muller se sentait envahi par la nostalgie des Noëls et des nouvel-ans alsaciens. « A cette époque de l'année, Abidjan baigne dans un brouillard sableux du Sahel qui fait transpirer. Je me sentais toujours bizarre pendant cette période. Pour moi,Noël c'était la neige ».
Isabelle Nassoy